mercredi 18 février 2015

Nature

Nature

La nature est un mot polysémique, qui a plusieurs sens fondamentaux :
  • La composition et la matière d'une chose (ce qu'elle est, son essence) ;
  • L'origine et le devenir d'une chose dans sa spontanéité et sa léthargie temporelle (libre d'une fin, la nature humaine) ;
  • L'ensemble des systèmes et des phénomènes naturels et humains sont aussi reconnus comme des composés de la nature.
Ce mot vient du latin natura signifiant "ce qui existe depuis la naissance" ; il évoque donc à ce qui est dans son état natif, c'est-à-dire qui n'a pas été modifié depuis sa naissance. Le mot naturel qualifie effectivement parfois un objet ou une substance qui n'a pas été transformé, mélangé ou altéré par un artifice quelconque. Par extension, il désigne aussi un comportement spontané (comme dans l'expression "ayons l'air naturel"). Mais le sens le plus courant est très éloigné du sens étymologique, car le plus souvent la nature désigne un ensemble de phénomènes et de situations qui peuvent être fortement évolutifs mais dont la transformation n'est pas essentiellement le fait de l'homme.
Au sens commun la nature regroupe :
Face au constat des répercussions négatives des activités humaines sur l'environnement biophysique et la perte accélérée de naturalité et de biodiversité au cours des dernières décennies, la protection de la nature et des milieux naturels, la sauvegarde des habitats et des espèces, la mise en place d'un développement durable et raisonnable et l'éducation à l'environnement sont devenues des demandes pour une grande partie des citoyens de la plupart des pays industrialisés. Les principes de l'éthique environnementale, de nouvelles lois et des chartes de protection de l'environnement fondent le développement d'une idéologie culturelle humaine en relation avec la biosphère.

Philosophies de la nature

Best Nature Wallpaper In Hd Images 6 HD WallpapersDans l'usage commun et religieux, la nature a longtemps été présentée dichotomiquement en Europe, comme ce qui est autour de l'Homme, qui n'est pas lui, et qui est animé par des processus ou des forces qui lui échappent. À présent, avec l'éducation et l'accès aux connaissances, plus personne ne s'étonne que l'espèce humaine soit parmi d'autres dans la nature. La nature est, était et sera le milieu dans lequel l'homme vit, vivait et vivra. Les sciences et notamment l'écologie montrent que la nature (co-)évolue dans le temps et l'espace, selon des dynamiques complexes, incluant celles de l'évolution des espèces, la sélection naturelle, et que les forces animées ou détournées par l'humain ou d'autres espèces sont devenues capables de modifier les grands processus naturels planétaires.
Dans l'interprétation des philosophies animistes ou religieuses, la nature est simplement présentée comme manifestant l'équivalent d'une volonté autonome ou d'un sens déterminé. Ainsi est-il courant d'entendre dire sans raisonnement que la nature se vengera de ce qu'on lui fait de mal, ou au contraire qu'elle rendra au centuple le bien qu'on lui fait, et que certains actes sont contre nature. Ces expressions laissent penser que des cultures de l'homme contemporain accordent une valeur particulière à la Nature, d'ordre éthique, d'ordre moral ou d'ordre naturel, qu'il s'y inclut ou non.
La nature est perçue par les sens et est pensée de façons variables par les espèces et les individus inclus[réf. souhaitée]. Du point de vue philosophique, la distinction se fait simplement entre la nature, la nature des espèces et la représentation de lanature humaine (Homo sapiens). Le raisonnement confine, limite et précise donc par défaut la capacité humaine et l'envergure à accorder, à reconnaître et à considérer à la valeur de l'exercice.
La représentation de la « nature humaine » correspond logiquement aux philosophies humaines existantes et aux cultureshumaines possibles.
La "philosophie de la nature" est un sujet d'apparence inexplorable par l'être vivant, malgré de multiples miroitements perceptibles.

Dans le judéo-christianisme : la Création

D'une certaine façon, on peut dire que le christianisme, suivant la tradition biblique et judaïque, a désacralisé la nature, qui fut alors associée à celle d’une transcendance divine, extérieure à l'homme.
Dans la Genèse, la nature est présentée dans le récit de la Création, comme l'œuvre d'un Dieu créateur :
« Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre ».
La Création se poursuit tout au long de "six jours". Le sixième jour, Dieu crée l'homme et la femme :
« Et Dieu les bénit, et il leur dit : " Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre. »
La nature est alors présentée comme un accès à l’Écriture sainte.
Actuellement, pour les catholiques, la nature est l'appellation laïque de création.
Saint Augustin, reprenant la tradition philosophique grecque, voit dans les créatures deux types de nature : l'essence (essentia) et la substance (substantia)1. Pour lui, « même le plus ignorant lit dans le monde ». Les clés d'accès aux Écritures sont alors lesquatre sens de l'Écriture.
La littérature allégorique du Moyen Âge faisait appel à plusieurs de ces sens pour l'interprétation des textes. Alain de Lille(1114-1203) écrivit par exemple deux poèmes (Anticlaudianus et De planctu Naturae) dont le principal personnage est " Nature ", qui est une figure emblématique des lois du monde créé par Dieu. Il précise que ces poèmes doivent être lus à trois niveaux : au sens littéral (pour l'entendement puéril), au sens moral, ou au sens allégorique2.
Une autre illustration de ces représentations de la nature se trouve dans la série des tapisseries de La Dame à la licorne, qui est toute chargée d'allégories3.
L’idée sous-jacente est que la nature ne fait rien au hasard, mais est sous un commandement divin.
Le transcendantalisme, né au xixe siècle, suit le principe selon lequel la nature est un être divin, apprenant à l'homme la raison et la beauté. Les transcendantalistes trouvent dans la nature une source d'expériences et d'aventures indispensables au développement intellectuel et spirituel de l'Homme.

Avènement de la science moderne

Cette idée prévaut jusqu’à l'apparition de la conception moderne de la science (Galilée).
Nouvelles représentations
Avec Galilée et Descartes, une nouvelle représentation du monde apparaît. Descartes rejette la philosophie scolastique :
« [...] au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écol
es, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connoissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux, et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connoissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. »4
Dans sa philosophie, Descartes introduisit des rapports radicalement nouveaux entre la l'homme et la nature.
Avec l’âge classique au xviie siècle, et la naissance de la science moderne, on assiste ainsi à l’invention d'une nouvelle représentation de la nature. Cette représentation est le résultat de la croyance de beaucoup de philosophes des xviie etxviiie siècles, selon lesquels la nature était gouvernée par une loi universelle, la gravitation. On perçoit une extension des limites du monde connu à d'autres planètes. Le monde s'étend alors au système solaire dont on connaît les "lois" d'évolution qu'il est possible de décrire sous une forme mathématique.
La méthode expérimentale permit de faire progresser la connaissance de l’histoire « naturelle » (i.e. des sciences naturelles). Ce qui a fait dire à Maurice Merleau-Ponty que « le changement de l’idée de nature a permis sa découverte ».
Émancipation de la pensée
L'époque moderne a aussi inventé la liberté de pensée (cogito ergo sum, dit Descartes), il devient possible de parler publiquement d'athéisme.
L’intervention divine devient alors plus abstraite, confinée au mystère de la foi. Ainsi, certaines formes d'empirisme ne rejettent pas la notion de foi et de religion, au contraire : la méthode expérimentale du physicien et chimiste irlandais Robert Boyle, par exemple, s'appuie sur une foi vécue dans l'expérimentation scientifique.
Descartes et Spinoza rejettent la conception aristotélicienne de la nature, l'existence de Dieu étant perçue sur un plan purementmétaphysique. Une nouvelle conception de l’homme apparut au xviiie siècle, un homme qui s'appuie davantage sur la raison et sur l'expérience pour comprendre le monde. Au xixe siècle, la notion même de métaphysique s'estompe presque complètement, submergée par les idéologies.
Cette conception de l'homme est donc tardive en Occident, mais également inédite dans l’histoire du monde. Les sciences humaines n’héritent pas d’un domaine vacant car l’ « homme n’existait pas ».
Mais cette émancipation partielle de l'humanité n'a pas pour autant supprimé toute forme de croyance. Pendant les Lumières, alors que les pratiques religieuses sont souvent perçues comme des superstitions par les philosophes, la conception populaire d'une sacralisation de la nature prit une emphase toute particulière. Ainsi, la croyance en un dieu créateur est très présente à travers le déisme : Voltaire ne croyait-t-il pas en un dieu créateur, qui aurait abandonné l'humanité à son triste destin ? Cettecroyance poussée à l'extrême engendra le culte de la Raison et de l'Être suprême. Il est significatif de constater que dans ce contexte de déchristianisation, parmi les fêtes civiques, c'est la fête de la nature qui aura réellement du succès.
Évolutions sémantiques et esthétiques
Ce changement de représentation se fit à la faveur d'un changement linguistique majeur : l'apparition du français classique5.
Ainsi, le mot physique, qui étymologiquement, en grec, signifie la nature dans son ensemble (phusika), changea de sens pour prendre un sens presque exclusivement scientifique.
Un autre corollaire fut une évolution de la sensibilité esthétique. La hiérarchie des genres de la peinture classique, par exemple, accordait peu d'importance au paysage. Celui-ci occupa à partir du xixe siècle une place beaucoup plus importante.

Sens multiples du mot nature

La conception cartésienne de la nature n'a pas pour autant supprimé le sens que donnent les naturalistes à ce mot. L'histoire des sciences naturelles montre que l'interaction des êtres vivants entre eux et avec leur milieu a été une préoccupation constante de beaucoup de scientifiques, qui a pris une importance croissante jusqu'à l'avènement d'une écologie plusholistique, dont la naissance peut se situer vers le xviiie siècle. Elle illustre la diversité des thèmes étudiés en écologie, et de façon plus générale dans les sciences naturelles.
Le mot nature a pris ou conservé des sens différents selon les contextes :
  • « La nature » devient l'ensemble du réel ignorant les modifications apportées par l'homme, elles-mêmes qualifiées d'artificielles. « la nature » est alors ce qui ne subit pas la mise en forme d'une finalité humaine technique. C'est dans cette optique qu'existent certains produits qualifiés de « naturels » (ou biologiques), leur production n'ayant pas nécessité de produits « inventés » par l'homme (par exemple un fruit sera dit « naturel » lorsqu'il aura été produit sans l'aide d'insecticideou de transformation génétique). Cette distinction sous-entend une séparation entre l'homme et la nature sur le critère de l'intention (sens moral).
  • Le mot « nature », employé dans l'expression « nature humaine » par exemple, conserve un sens plus traditionnel qui est l'ensemble des caractères fondamentaux qui définissent la personnalité physique ou morale d'un être. On peut l'employer également dans l'expression « nature de la communication » .
Le mot nature a donc conservé des sens multiples (polysémie). Les préoccupations environnementales actuelles montrent combien il importe d'identifier ces sens et leurs finalités dans chaque contexte particulier.

Protection de la nature

3D Nature Wallpaper Hd Background Wallpaper 62 HD WallpapersLes associations d'étude et de protection de la nature sont des acteurs majeurs dans le domaine de la protection de la nature. Près de 3000 associations locales se regroupent au sein de la fédération nationale France Nature Environnement. Un certain nombre d'association d'envergure départementale ou régionale déclinent cette appellation nationale en fonction des territoires concernés (ex: Mayenne Nature Environnement ou Sologne Nature Environnement). En France, la protection de la nature a sa place dans l'enseignement agricole : il existe un BTSA GPN (Gestion et Protection de la Nature). Des professions tels que les gardes particuliers des bois et forêts bénévoles ou professionnels, assurent aussi la surveillance des espaces naturels. La formation est dispensée par des organismes tels que EPSECO (source SIGP31).

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